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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 18:48

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A good day to die HARD... Comment ça ce n'est pas une image représentative du film ?

 

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A good day to DIE hard ! Mieux ?

Synopsis :

L'heure est grave chez les McClane : John Jr s'est fait arrêter à Moscou pour tentative de meurtre. John Sr décide de prendre un congé afin de se rendre en Russie revoir son fils, avec qui il n'a plus le moindre semblant de relations depuis quelques années. Malheureusement pour notre brave flic new-yorkais, ce n'était peut-être pas le bon endroit pour passer ses vacances. Ou en tous cas, pas le bon moment.

Mon avis :

Est-il réellement besoin de présenter John McClane ? Depuis les années 80, ce super flic new-yorkais sévit sur les écrans, tentant de nous faire croire entre deux fusillades qu'il n'est qu'un homme ordinaire, exhibant fièrement son débardeur sale et ses profondes entailles en guise de preuve. Sauf que nous autres spectateurs, on l'a bien cerné le McClane : c'est un super-héros moderne, post-collants moulants et masques SM, un surhomme qui s'approprie la philosophie de Nietzche, qui veut que la mitraillette qui ne le tue pas, le rende plus fort face à un hélicoptère équipé de lance-roquettes. 

La grande force de la série Die Hard n'est bien évidemment pas de nous présenter un héros ordinaire perdu dans des situations qui le dépassent, mais bien de placer cet homme indestructible au mauvais endroit, au mauvais moment. D'où un décalage excellent entre la situation qui se joue, et le héros, qui se retrouve comme un cheveu dans la soupe des supers terroristes (oui, tout le monde est super dans son rôle avec cette saga). Le film gagne alors un second degré innattendu qui rend le personnage de McClane très attachant.

Du coup, que demande-t-on à un Die Hard réussi ?
- Un héros qui trouve toujours le bon mot pour se moquer de la situation (normal, il ne la comprend pas)
- Un méchant bien travaillé (normal, pour que le décalage fonctionne, il faut que l'on s'intéresse à la fois au héros, et aux plans du terroriste)
- Un héros à la vie familiale instable (normal, ce type est même en décalage par rapport à sa vie privée, mais attention, McClane n'est pas du genre à tromper sa femme, d'ailleurs il n'est du genre à penser aux femmes tout court, donc s'il divorce, c'est qu'il y a peut-être une bonne raison...)
- De bonnes scènes d'action (normal, c'est une des meilleurs saga d'action qui soit)
- La réplique "Yeepeekayeah, motherfucker !" (normal, c'est un Die Hard)

Les quatre précédents Die Hard avaient réussi à capter l'essence de la saga, décrite plus haut. Mais alors dites nous John, qu'en est-il du cinquième volet de vos aventures ?

On pourrait résumer ce film en disant que de bonnes intentions ne font pas toujours un bon scénario, et que de bonnes scènes ne font pas toujours un bon film. Les idées sont là, mais malheureusement, aucune n'est exploitée. Le film veut être un bon Die Hard, mais n'ose pas sortir de son schéma de film d'action classique. Première indice, qui devrait mettre la puce à l'oreille : aucun Die Hard jusqu'à présent ne durait moins de 2h. Celui-ci fait moins d'une heure quarante... Alors, est-ce que les auteurs ont eu peur d'ennuyer ? Ceci expliquerait les principaux défauts du film.

En effet, tout va trop vite ! Beaucoup trop vite ! McClane est à peine arrivé à Moscou, que le voilà embarqué dans la plus grosse course-poursuite du film. On n'a même pas le temps d'apprécier nos retrouvailles avec le héros, ce qui n'était pas le cas dans le quatrième volet par exemple, où l'on commençait par présenter un McClane complètement à côté de la plaque face à la jeune génération, avant de lui faire sentir la poudre (ce qui permettait par ailleurs de rappeler que ce type là vit décidément dans une autre sphère). C'est d'autant plus regrettable que la course-poursuite est jubilatoire, défiant les lois de la logique et de la physique dans la plus pure tradition des Die Hard. Rapide, explosive, terriblement fun, c'est un véritable plaisir coupable.

Changeons de registre et prenons un autre exemple. Sans avoir jamais été très subtile sur la relation dysfonctionnelle de McClane avec sa famille (à part peut-être le troisième Die Hard, avec cette bonne idée qui était de toujours en parler, sans jamais la montrer), il y avait toujours quelques scènes où McClane se permettait de regretter ses erreurs, et d'espérer une forme de rédemption. Ces scènes constituaient des pauses bienvenues, montraient une autre facette du flic, et contribuaient d'une certaine manière à le rendre attachant. Die Hard 5 ne rompt pas avec la tradition... Mais comme il a décidé qu'il n'avait pas de temps à perdre, et qu'il fallait vite aller à l'essentiel (ce dont ce type de scènes ne doit pas faire partie, apparemment), nous avons ici droit à un McClane Jr qui surprend son père en train de regretter de ne pas avoir passé plus de temps auprès de son fils... 5 minutes seulement après leur premier véritable face à face ! Alors oui, on avait bien compris que la relation père-fils entre ces deux était plutôt tendue, cependant le tout au Cinéma n'est pas seulement de comprendre, mais aussi de ressentir... Ici, on ne voit pas comment on peut se sentir touché, ou ne serait-ce que compatissant pour cet homme qui aimerait être plus proche de son fils, lorsque les seules choses qu'ils ont partagées sous nos yeux sont une course-poursuite et une fusillade ! Ils ne se sont même pas vraiment disputés depuis le début !

Enfin, le film a tellement peur d'ennuyer, qu'il ne prend même pas le temps de développer une histoire ! On ne demande pas un scénario particulièrement fouillé, juste un méchant avec un plan ubuesque et des motivations un tant soit peu crédibles. Ici, aucune figure de méchant n'est travaillée. On tente de nous refaire le coup du sbire féroce comme dans le premier Die Hard, mais pour que celui-ci ait l'air effectivement féroce, il faudrait peut-être lui laisser quelques scènes avant de le fusiller comme un simple figurant. Quant au terroriste en chef, comment dire... Chaque Die Hard présentait un leader charismatique, qui marquait les mémoires (en particulier les frères Gruber, mais les deux autres méchants étaient également très intéressants à suivre). Ici, on se garde bien de développer qui que ce soit, ça risquerait de gâcher le gros twist de la fin. Le résultat est évident : on n'a aucun adversaire bien défini, tous les ennemis se résumant finalement à des pions sur lesquels tirer, et le twist est au mieux totalement inintéressant et attendu, au pire éventé dès le début.

C'est d'autant plus dommage qu'il y avait des idées à exploiter. À commencer par cette base complètement régressive qui consiste à envoyer McClane taper sur du Russe. On ne pouvait pas rêver décalage plus total avec ce qui se fait en terme de cinéma d'action aujourd'hui, ce qui entrait bien en résonance avec la caractéristique principale de notre héros. Honnêtement le film aurait aussi bien pu se passer à Washington ou à Tambouctou, ça n'aurait rien changé. Autre bonne piste, toujours en exploration du décalage de John McClane, le fait d'avoir fait de son fils un agent de la CIA. D'accord, cela fait penser au point faible d'Indiana Jones 4. Mais ce qui était intéressant, ce n'était pas tant l'idée du fils, que l'idée de l'associer à un agent de la CIA. Dans le 4ème épisode, McClane faisait équipe avec un geek, ce qui donnait lieu à d'excellentes scènes, où on le voyait perdu au mauvais endroit, au mauvais moment, mais aussi à la mauvaise époque ! Pourquoi ne pas avoir profité de l'opportunité d'un fiston qui lorgne du côté de Jason Bourne pour opposer avec forces les deux visions du boulot de justicier ? Certes, le film a envie de le faire, on le sent... Mais allez savoir pourquoi, il ne le fait pas. Le fiston se retrouve très vite, pour ne pas dire tout de suite, sans ressources. Du coup la seule option qu'il lui reste, c'est de faire comme Papa...

Le plus triste dans tout ça, c'est que le metteur en scène, John Moore, fait preuve d'un vrai talent pour construire des séquences épiques, et vraiment bluffantes. Je pense notamment à la fin, où l'on voit un hélicoptère s'écraser contre un bâtiment. Le souffle de l'explosion passe carrément à travers l'écran ! Un peu comme avec son précédent film, Max Payne, qui était une réussite au niveau de la mise en scène, mais un ratage scénaristique. Le pauvre risque d'être catalogué tâcheron, alors qu'il y a un vrai potentiel à exploiter.

Ainsi, Die Hard 5 ne fait pas honneur à la saga, mais a au moins le mérite de nous faire passer un bon moment, pour peu qu'on accepte sa (trop) grande simplicité.

Ma scène culte :

Le crash de l'hélicoptère contre le bâtiment abandonné de Tchernobyl (oui, le scénario nous emmène jusqu'à Tchernobyl). Tournée au ralenti, elle témoigne d'une parfaite maitrise des effets numériques. On a l'impression de sentir le feu sortir de l'écran. Une scène qui nous souffle littéralement.

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commentaires

V
5 Die Hard, ça fait beaucoup, non ?
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S
<br /> <br /> L'avantage, c'est qu'on peut les prendre dans n'importe quel ordre, ils n'ont que très peu de lien entre eux. ^^<br /> <br /> <br /> <br />
G
Je ne l'ai pas vu mais déjà que le quatrième est un film de dimanche juste sympatoche mais en trop dans la saga, je pense que je me passerai de celui là ! Et puis il y a encore un tapage médiatique<br /> énorme qui casse tout ! Il y a même des menus John McClane ... mieux vaut redeguster les trois premiers opus qui sont des must du film d'action pour ma part !
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