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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 19:10

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To my dearest friend...

 

 

Synopsis :

Alors que Chihiro et ses parents s’apprêtent à emménager dans leur nouvelle maison, ils se trompent de route. Sous l’impulsion du père, ils empruntent un tunnel sombre qui les conduit dans un village abandonné. Là, un somptueux banquet les attend, que les parents n’hésitent pas à dévorer. Punis pour avoir osé goûter aux plats que la terrible sorcière Youbaba réservait à ses invités, ils se retrouvent changés en porcs, sous le regard terrifié de leur petite fille. Si elle veut espérer sauver ses parents, Chihiro n’a d’autre choix que d’entrer au service de la sorcière.

 Mon avis :

 Certains titres sont d’une telle simplicité qu’ils nous semblent banals. Que peut bien avoir à offrir un titre banal ? Une histoire banale, n’est-ce pas ? Il arrive cependant que nous nous retrouvions face à l’un de ces titres, et que celui-ci renferme des trésors d’une grandeur qui dépasse ce qu’il donne à voir. Leur apparente modestie joue les trompes l’œil, et c’est en toute innocence qu’ils nous invitent à découvrir l’histoire qu’ils gardent. Et naïvement, sans nous douter de rien, nous acceptons de les suivre.

Le voyage de Chihiro… Voilà qui promet de jolies aventures, dans de jolis décors, avec de jolis personnages. Un bon dessin-animé d’aventure, comme on en a vu tant auparavant. Un bon moment que nous oublierons peut-être plus tard. Aucun bouleversement annoncé.

L’invitation à ce Voyage nous interpelle, et nous voilà donc en train de suivre une petite fille dans ses aventures pour sauver ses parents des griffes d’une terrible sorcière. « Léger » pensons-nous, mais il y a bien longtemps que la petite Chihiro a emporté avec elle notre esprit, et nous nous apercevons alors que ce mot n’a plus rien de condescendant. « Aérien » répond notre cœur, et cette réponse est presqu’un murmure, tant nous craignons de troubler la féérie qui s’installe.

Le monde de Chihiro est un poème de tous les instants. Nous y entrons par un tunnel fait de pierres ternes et d’ombres. Pourtant, à la sortie, ce sont de chatoyantes couleurs qui viennent nous accueillir dans un paysage merveilleux, fait de verts et de bleus qui déclenchent ce besoin de courir et de nager, de cabanes éclatantes de rouges et roses pour rire et s’amuser. Malheureusement, l’atmosphère n’est pas à la joie. L’écho des pas d’une famille errant dans les rues, pour seule bruit de course effrénée. Le silence pour tout rire. C’est finalement dans l’obscurité d’une nuit peinte de fantômes noirs et de mystères bleus marines, parsemée de lampions orangés, que Chihiro va se perdre.

Des bains éclairés d’une lumière jaune éblouissante constituent l’antichambre de couloirs plongés dans une pénombre traversés d’éclairs pourpre. La traversée d’un océan turquoise sous le ciel azuré mène à un train s’enfonçant dans les ténèbres mortuaires. Un univers à la beauté double qui traverse le film de part en part, et en imprègne la moindre scène. 

Cette univers s’anime sous nos yeux, prend soudain vie. Une population bariolée s’active dans la maison des bains d’une vieille sorcière à tête gigantesque, accueillant grenouilles parlantes,  tas de boues en mouvement, vieillards aux bras multiples, bébés géants, spectres sans visage, esprit des rivières et autres créatures qui oscillent en permanence entre inquiétantes et fascinantes. Le moindre personnage peut à tout moment passer d’ami à ennemi, ou bien l’inverse, sans crier garde, parce qu’excentricité n’exclut pas humanité. Le manichéisme n’a plus droit de citer dans parmi ces individus, pourtant dessinés de façon si simple. Si le for intérieur est d’une importance cruciale, les actes de chacun revêtent leur importance.

Au milieu de ce bestiaire improbable, Chihiro promène sa peine. A priori, sa quête est évidente, sauver ses parents, mais il paraît bien vain désormais de penser que l’histoire en reste à son niveau le plus élémentaire.

Chihiro n’entame pas un voyage. La supercherie du titre est dévoilée au grand jour, car ce qui s’annonce pour la petite fille, ce n’est ni plus ni moins qu’une odyssée. Un chemin parcouru d’un souffle, qui la verra grandir, et faire grandir les autres. Entrer dans l’âge adulte en gardant l’innocence de son enfance. Sans jamais oublier qui elle est.

Les rencontres seront nombreuses, les embûches seront légions. Il y aura des frayeurs, du découragement, des larmes. Mais aussi  du soulagement, des sourires, des rires. Dois-je me méfier d’autrui comme on me le conseille ? Aider l’autre au péril de mes objectifs ? Des questions qui se posent mais qu’elle ne se pose pas. Les difficultés n’épargnent personne, pourquoi devrait-elle le négliger avec de telles questions ? C’est là la beauté de l’innocence d’un enfant.

Au bout du chemin, il y a l’amour. Evidemment l’amour. Comment ça l’amour ? Jamais simple, il apparaît simplement. Sincère et désintéressé, pur, il justifie que Chihiro sacrifie tout pour lui, et permet d’avancer dans la lumière, même lorsque la nuit tombe. C’est là la puissance de l’amour adulte.

Ainsi, nous voici perdus corps et âme dans une histoire qui n’annonçait rien, et nous surprend à parler de tout. Et nous suivons avec passion la petite fille qui nous emmène à travers le film comme dans un rêve. Une odyssée est éternelle. Une partie de nous même en ressort à jamais changée. Et continue de flotter sur une vaste étendue bleue perdue entre ciel et mer.

 

 

Ma scène culte : Un voyage en train, qui commence par un moment d'attente sur un quai de gare entouré d'eau à perte de vue. Qui révèle les amitiés qui se créent. Qui se fait dans la pénombre au milieu d'âmes solitaires. Et qui pourtant rayonne pourtant de la lumière du cœur. Poétique de bout en bout...
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commentaires

W
The "Spirited Away" is one of the best stand alone stories that I have read in a while that can be easily understood by the children. It offers them means to think and to enjoy the book. The author has done a good job indeed.
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M
"lire les courriels" ... c'est une erreur (désolé)
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M
lire les courriels de la boite aux lettres :<br /> <br /> wordpress@cequisiedamichel.fr<br /> <br /> <br /> Vu l'omniprésence du monde de l'eau (bain, grenouilles, crapauds, train, etc ...) le côté aérien ne m'avait<br /> pas frappé, mais à la réflexion, c'est un côté à méditer aussi, tant le monde aérien est présent :<br /> les 2 dragons qui volent, Kohaku avec Chihiro, les oiseaux de papier, les sorcières qui volent...<br /> Je vais reconsidérer la chose...<br /> <br /> j'ai retrouvé une de mes réactions ici :<br /> <br /> http://www.pointscommuns.com/le-voyage-de-chihiro-commentaire-cinema-70657.html
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M
bon, évidemment, le site à une protection contre le html. Normal.<br /> <br /> J'avais posté aussi un article sur pointscommuns.com.<br /> <br /> Je vais le rechercher.
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M
je vais essayer de rendre le lien cliquable :<br /> quelques réflexions
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