Encore un plan foireux de Tony Merguez pour se faire de l'argent... euh, pardon, du gent-ar.
Synopsis
Parce que Tony Merguez a acheté les mauvais billets d'avion à un revendeur Chinois, lui et son pote José Frelate sont obligés de passer leurs vacances dans les rues de la cité, au lieu des plages de Santo Rico. Le premier décide de se refaire du blé en dealant de la drogue pour Zoran, le caïd du coin, tandis que l'autre se retrouve à faire des travaux d'entretien dans la maison du juge Santiépi. Qui a dit que ces vacances allaient être tranquilles?
Mon avis:
Alors que sortent cet été L'âge de glace 3, et Là-haut, deux films aux images de synthèses superbes, s'offrant même le luxe de la 3D, Les lascars offre une vision française de l'animation. Le style est particulier, à moins d'y être habitué. Les décors (par ailleurs riches en détails bien funs, auxquels il faut faire attention) semblent être des cartes posées en arrière-plan de personnages en animation. Ceux-ci ont d'ailleurs un look étrange : formes bizarres, couleurs innattendues (José est violet, Tony verdâtre...), et aspect crade pour un grand nombre. Enfin, le sens de la perspective ne semble pas parfaitement acquis. Mais grâce à une animation excellente, le tout forme un ensemble cohérent et plaisant, qui permet d'entrer facilement dans l'histoire.
Et celle-ci, c'est de la pure ! La cité sert ici de décor à une aventure complètement barrée. Loin de tout discours social, on est ici dans la pure rigolade. Les auteurs s'en sont donnés à cœur joie pour ce qui est des situations : baston au kebab, méga-teuf chez les flics, online dating en slip... j'en passe et des meilleurs. Vous l'aurez compris, le délire est total. Et pour le coup on s'éclate bien. Rien qu'à titre d'exemple, le générique qui présente tous les personnages du film sous forme d'ombres chinoises vaut le détour, notamment pour la présentation de Zoran, la brute épaisse.
Mais qui dit situations de folie, dit personnages de ouf ! Dans le genre, Tony Merguez, véritable loser de service qui a toujours l'idée de génie pour s'en sortir, est pas mal. Il faut entre autres écouter ses arguments pour rompre avec sa copine Manuella ("Moi j'suis un dur, un mec hardcore du nord, et toi... toi... TOI T'ES UNE MEUF QUOI !!!"). Celle-ci est d'ailleurs une fétichiste qu'il ne faut absolumment pas contrarier ! A côté de ça, Momo, une caillera qui se rêve Spielberg des cités, Narbé et Sammy, deux ratés frimeurs mais chanceux, un juge Santiépi, qui se sert des jeunes délincants pour refaire sa maison, John Boolman, le visionnaire du porno... Ma palme revient à Zoran, le caïd obsédé : il ne faut absolumment pas manquer ses séances de chat en ligne, ou de speed-dating, des musts ! Au milieu de tout ça seul José, rappeur incompris et sa belle Clémence semblent garder un peu de "normalité", quoique... il en faut peu pour que le tout s'effondre (cf la teuf finale).
L'ambiance joue ici un rôle fondamental. On est dans une cité, sûr : langage verlan, rap, HLM... Pourtant, le tout est sur le mode parodique : l'utitlisation du langage des cités est exagérée, et les paroles de certaines chansons sont putôt drôles, sans oublier les détails du décors (affiches...). À ne pas manquer : le rap de Tony et José sur le citoyen modèle, énorme!
C'est frais, original, et hilarant ! De vraies cances-va en somme!
Ma scène culte:
Le speed-dating de Zoran, lorsque Tony décide enfin de lui avouer qu'il a perdu l'argent. Ou comment un balèze qui tente de passer pour quelqu'un de subtil (attention, il aime l'opéra, et Beethoven, mais plus le 1 que le 2 car le chien devient méchant), s'énerve en 2 secondes. Très drôle.