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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 18:33
Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens & Jamie Chung. Warner Bros. France
La guerre c'est vraiment moche... Euh, qu'est-ce que je raconte là?
 


Synopsis:
Parce qu'elle et sa sœur sont les seules héritières de leur mère, Babydoll est devenue gênante aux yeux de son beau-père. Parce qu'elle a vu ce dernier assassiner sa sœur, Babydoll doit disparaître. Accusée à tort, elle est envoyée à l'hôpital psychiatrique, où son beau père est prêt à payer le prix fort pour qu'elle se fasse lobotomiser. Condamnée, Babydoll trouve refuge dans son imagination. Elle se crée alors un univers, dans lequel, elle et d'autres patientes doivent trouver cinq objets qui leurs permettront d'accéder à leur liberté.

Mon avis:
D'emblée, le nouveau film de Zack Snyder s'imposait comme une curiosité. L'histoire semblait complètement incohérente, comme un gros délire de geek, qui s'il semblait tenir la route visuellement, avait de quoi inquiéter du point de vue du fond. Alors, qu'en est-il finalement?

La scène introductive confirme tout le bien que l'on pensait de la mise en image de Zack Snyder. Intégralement sans paroles, hormis quelques mots prononcés par une voix-off qui cherche plus à poser l'ambiance du film qu'à en expliquer le déroulement, elle impose tout de suite l'atmosphère que le metteur en scène a décidé de donner au monde réel. La photographie est sombre, les quelques couleurs qui existent sont pâles, les visages livides, pour ne pas dire cadavériques. La musique de fond, une reprise de "Sweet Dreams" par Emily Browning (plus proche de la version de Marilyn Manson que de celle des Eurythmics), ne vient pas égayer l'ambiance. "Some of them want to use you", dit la chanson : c'est exactement ce qui ressort de ce face à face entre Babydoll et la mort incarnée par son beau père. Magnifique.

Cependant, on ne pourrait résumer un film à 5 minutes, aussi belles fussent-elles. Aussi, une fois les portes de l'asile poussée, si c'est le grand saut dans l'inconnu pour Babydoll, ça l'est encore plus pour le spectateur. Et maintenant que va-t-il se passer ? Va-t-on être complètement largué par le délire du réalisateur ? C'était bien sûr sans compter sur le talent de Zach Snyder. Bon vous l'aurez compris, au bout de 10 000 lignes je vous dis enfin que j'aime vraiment le film : il était temps !

On ne reste pas longtemps dans le monde réel. Très vite on rentre dans le premier niveau de l'imaginaire de Babydoll. L'hôpital devient une maison close, la psychiatre une sorte de maquerelle artiste, l'infirmier corrompu un mafieux qui dirige le business, et les patientes les gogo danseuses de luxe du lieu. Bref, la symbolique est évidente, la métaphore de la prostitution et du théâtre soulignant intelligemment l'idée que ces filles ne sont pas maîtresses d'une existence qu'elles ne peuvent que sublimer par leur imagination. Le changement d'univers vient surtout de l'apparition de couleurs et de dialogues. On discute enfin d'autre chose que du prix à payer pour une lobotomie discrète. Babydoll prend la parole, et l'on découvre les autres personnages féminins.

Avant d'évoquer le groupe central justement, il faut évoquer la mécanique du film, qui nous permet de plonger dans un second degré de l'univers mental de Babydoll, dans lequel les filles deviennent des guerrières, aussi redoutables qu'elles sont séduisantes. Il faut un peu s'accrocher au début pour comprendre comment va se dérouler l'histoire. Mais en fin de compte, l'alternance régulière entre les scènes dans la maison close, et celles dans les mondes guerriers fantasmés par Babydoll, offrent au film une structure qui lui évite de sombrer dans le grand n'importe quoi, et ce même si on croise des zombies allemands, des ogres aux groins qui grognent, ou encore des samouraïs mégazords ! Je ne plaisante pas : ces scènes se répondent toujours, et l'histoire devient alors une sorte de grande évasion imaginaire, véritablement excitante !

Bien entendu, cela tient à la qualité des scènes d'action, qui alternent subtilement les ralentis et les accélérations, comme c'est toujours le cas dans les films de Snyder. L'ambiance jeu vidéo est utilisée de façon à obtenir des plans de toute beauté : c'est vraiment le meilleur des cinématiques de ces jeux qui a été assimilé par le réalisateur pour aboutir à un résultat réussi !

Enfin, tout le film est centré comme je l'ai déjà mentionné, sur le groupe de filles. Bien que leurs tenues soient toujours à l'avantage de leur plastique, ils ne sombrent jamais dans la vulgarité, ce qui me permet de penser que le message du film est résolument féministe. Toujours soudées, même pendant les crises, ces filles, qui sont toutes bien interprétées, offrent au film sa touche d'optimisme, qui se confirme dans un finale maîtrisé jusqu'au bout.

Loin d'être le foutoir geek auquel on pouvait s'attendre, Sucker Punch est un film puissant, qui donne la pêche, et nous laisse ressortir un peu plus rêveur.

Ma scène culte:
Allez, ne reculons devant aucune folie, les zombies nazis, ça me fera toujours marrer ! Les fusillades y sont excellentes, et je ne suis pas insensible au charme en cuir de Miss Hudgens.

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commentaires

M
J'avoue que graphiquement, il n'y a rien à redire. Je pense que c'est le scénario qui est plutôt du genre "ça passe ou ça casse". De mon côté, il est largement passé!<br /> <br /> Bon été à toi aussi! ;)
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G
Encore un film que je voulais voir et que je n'ai pas pu ! Il a l'air graphiquement impeccable ! <br /> <br /> Bon été fidèle blogueur allocinéen :)
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